ローマに生きる
和田誠神父様はカルメル会、本年度から日本司教協議会ローマ事務局長とローマ日本人会の担当者です。下記の記事は、2001年10月号のローマ日本人会会報で出版されました。
ヨーロッパ社会は鍵文化の 社会だとよく言われます。どこに行くにも、どこに入るにも、実にたくさんの鍵が必要です。バチカンの仕事を終え、夕方、修道院に帰る時、私も自分の部屋に たどり着くまでに少なくとも四つの鍵が必要です。修道院の大門を入るための「鍵」、そして次に修道院の外玄関の「鍵」、内玄関の「鍵」、そして最後に自分 の部屋の「鍵」。車やバイクで外出の時もまた「鍵」が必要とされます。もし今、余分な「鍵」を全部処分して一つだけ選べといわれたら、一体どんな「鍵」を 選びとったらいいでしょう。
私がどんなことをしても 選びとるのは、きっと「私が私であるという権利」「私権」(わたくしけん)という「鍵」だと思います。「私が私であること」それは「私は他人ではない」と いうことです。「私権」という「鍵」は、この最も基本的な事実をはっきりと認めるための「鍵」なのです。それは「個人の確立」と「共生」のための「鍵」で あり、「自己決定権」と呼ぶこともできるでしょう。
そ れぞれの生き方とそれぞれの思想を認め合う「鍵」、多様な生き方を受け入れあうための「鍵」なのです。すべての制度やすべての常識、すべての既存の価値観 を今一度この「私権」という「鍵」で開け放してみると世界の風景は随分と変わって見えることと思いますが、過不足のない「私権」の確立こそ、行き過ぎた自 意識とエゴイズムからの解放をもたらすものです。
どこに行こうと、表面的にどこに属そうと、それぞれが「私権」を絶対にあけ渡さず、さらにそれを成熟させること、そうすれば国籍も人権も性別も年齢もそれぞれの状況の「違い」も、また、いわれない差別や偏見からも、やがては解き放たれていくことでしょう。
「私権」「私が私である という権利」は、また、私たち一人ひとりが物ではなくペルソナであることを意味します。アクイナスの聖トマスはこのペルソナを、「絶対独立性」であると定 義しています。すなわち、私はあくまで私であって他の誰かと混合されないということです。それはまさしく私が私であるというはっきりした意識を持っていて 初めて他の人が私ではないこと、私が多くのあなた(他の人)に囲まれて存在していることを理解するということでもあります。私とはまったく「違う」絶対独立性(ペルソナ)である「あなたがた」に囲まれている自分を意識するということです。
もし私たち一人ひとりが 本当に自分が自分であることを理解し、自分が自分であることを生きることができるなら、この世界から理不尽な差別や偏見、不寛容は姿を消すことでしょう。 なぜなら、私が私であるなら、私でないあなた(他人)が私と同じでないことは当然すぎるほど当然だ、私とはまったくちがう考え方、見方、感じ方をする人々 いて当然だ、と理解するからです。いろいろな肌の色、異なる髪の色、わけのわからない種々の言葉を話す多くの人々が共存、共生しているこの町を歩きながら 私はしばしば「自分が自分であって、他人は自分でない」ことをひしひしと感じさせてくれるこの町に生きることの幸せをかみしめています。
Vivre à Rome
Cet article a été écrit par le P. Wada, un Père Carme, responsable du secrétariat de la Conférence des évêques japonais au Vatican et aumônier de la communauté japonaise de Rome. Cet article a été publié en octobre dernier dans le bulletin mensuel de l'aumônerie. Pour apprécier la portée de cet article, il faut se souvenir qu'en japonais ni le mot, ni la notion philosophique de « personne » n'existent.
On dit souvent que la civilisation européenne est la civilisation des clés. Où que l'on aille, quoique l'on fasse, on a besoin d'un certain nombre de clés. Quand après mon travail au Vatican, je rentre au monastère, pour arriver jusqu'à ma chambre, j'ai besoin de quatre clés. La clé du grand portail, la clé de la porte d'entrée principale, la clé du vestibule et enfin la clé de ma chambre. Il me faut encore d'autres clés si je sors en voiture ou en 'vespa'. Si, à l'instant vous me demandiez, parmi toutes ces clés, d'en choisir une seule, la plus importante pour moi, laquelle choisirais-je ?
Sans hésiter je choisirais, je pense, celle qui me donnerait le droit d'être « moi ». C'est à dire, « être moi » et « n 'être pas un autre » et que « les autres ne sont pas moi ». « Être moi », c'est la clé qui permet de reconnaître la réalité la plus fondamentale qui soit, c'est à dire la clé de « l'affirmation de soi » et dans le même temps de « l'être ensemble ». Ce qu'on peut aussi définir comme « le droit personnel de décision » . La clé qui, dans la réciprocité, autorise « le droit de décider soi-même » de telle ou telle chose, la clé qui admet telle ou telle manière de vivre ou telle idée, la clé qui admet des modes de vie différents. Maintenant, si à l'aide de cette clé que j'ai appelée « le droit d'être moi », j'ouvre et regarde l'ensemble des choses, des institutions et des opinions, le monde m'apparaît très différent. Ce qui suit semblera peut-être contradictoire mais l'affirmation raisonnable de soi, du « -droit – -- - d'être soi », nous libère de l'égoïsme et d'une conscience de soi hypertrophiée. Où que nous allions, quel que soit notre apparente appartenance, cela ne nous fait pas abandonner notre « moi », au contraire, il le fait mûrir. Il nous fait nous libérer des différences de nationalité, de race, de sexe, d'âge, de conditions, des inavouées discriminations et des préjugés.
« Moi », « le droit d'être moi », signifie que je ne suis pas quelque chose mais quelqu'un, une personne. Saint Thomas d'Aquin a défini la personne comme une « autonomie inaliénable ». C'est à dire que, quoiqu'il y arrive, je suis moi et je ne puis être confondu avec quiconque. C'est à dire avoir clairement conscience que je suis moi, commencer par comprendre qu'autrui n'est pas moi et que j'existe entouré de nombreux d'autres gens que moi. C'est à dire avoir conscience que moi, je suis entouré d'autres gens (des personnes) qui sont autant d'inaliénables autonomies absolument différentes les unes des autres et de moi. Si chacun nous comprenions que moi c'est moi, si nous pouvions vivre chacun cette conscience d'être soi, les discriminations absurdes, les préjugés et l'intolérance disparaîtraient de ce monde. Parce que si je sui moi, celui qui n'est pas moi, l'autre, est différent de moi. Une telle évidence me fait comprendre qu'il est normal qu'il y ait des gens qui ne pensent pas, ne voient pas et ne ressentent pas les choses comme moi.
En marchant dans les rues de Rome où vivent des tas de gens de couleur de cheveux et de peau différente et au langage incompréhensible pour moi, j'apprécie le bonheur de vivre dans cette ville qui me rappelle sans cesse que « moi, je suis moi et que les autres ne sont pas moi » .